Il y a des termes ou concepts qui peuvent facilement mener à des allusions polémiques. Par exemple lorsqu’on parle de nouvelle génération, cela peut sous-entendre un conflit de générations avec une autre plus ancienne. Mais il ne s’agit pas de cela. Ici, il n’est pas question d’âge physique, mais plutôt d’une manière de réfléchir.

Dans notre récente publication, nous avions commencé à parler de cette différence (ou sept différences) dans la façon de réfléchir telle que cela est typifiée dans la parabole dite du fils prodigue (Evangile de Saint Luc, chapitre 15, versets 11 à 32). Entre les deux frères, il y a une démarcation nette de vision et de perspective.

Ayant abordé les 3 premières différences précédemment, nous poursuivons ici avec le reste.

 

  1. Apprendre des erreurs vs ne pas tirer les leçons des échecs

Lorsqu’il avait fini de dilapider la richesse de son père, le fils cadet s’est retrouvé dans une situation très difficile. Dans cette précarité, il arrivait à peine à trouver de quoi mettre sous la dent. C’est à ce moment qu’il a fait quelque chose d’intéressant. Le récit dit qu’il est « rentré en lui-même ». En d’autres termes, il a fait une introspection, un examen de conscience, une remise en question personnelle.

Ceci montre que ce jeune homme n’avait pas une mentalité de victimisation. Les victimes trouvent la cause de leurs problèmes partout sauf en eux-mêmes. Mais il s’est placé devant ses responsabilités. Ceci s’apparente à une mentalité de champion. Les vrais champions se remettent toujours en question, ou autrement dit, ils remettent toujours leurs titres en jeu. Remettre son titre en jeu est une autre façon de s’évaluer, de se dire : « Suis-je toujours aussi bon ? Me suis-je amélioré ou ai-je régressé ? ».

Du côté de son grand-frère, on remarque un manque de remise en question. Avec cette attitude, il est presque certain qu’il soit appelé à commettre les mêmes erreurs sans s’arrêter pour s’interroger sur les causes réelles de ses malheurs.

Notez que lorsqu’il revient des champs, et qu’il trouve le festin organisé pour son frère retrouvé par leur père, il se plaint auprès de ce dernier que celui-ci ne lui a jamais rien donné pour qu’il s’égaye avec ses amis. Or, plus haut, il nous est clairement signalé que leur papa avait partagé son héritage entre ses deux fils. Donc, cet aîné avait reçu sa part, mais pourquoi ne pouvait-il pas l’utiliser pour s’égayer avec ses amis comme il le voulait ? Il devait se poser les bonnes questions pour ne pas continuer à vivre dans la privation alors qu’il avait une provision à sa disposition.

 

  1. Recherche de solutions vs Plaintif

Rechercher les solutions, ou être orienté solutions est un grand atout dans la vie. C’est en fait une étape qui vient après la prise de conscience : que puis-je faire pour sortir de cette situation ?En anglais on dit être solution-minded.

Le jeune homme s’est dit : « Je me lèverai, j’irai vers mon père ». Il n’est pas resté là à s’apitoyer sur son cas, à condamner ceux qui lui avaient soutiré son argent, mais il a examiné sa situation pour trouver une voie de sortie ; peut-être imparfaite. Comme disait quelqu’un : « Seul un véhicule en mouvement peut changer de direction ».

 

Mais l’on voit son grand-aîné verser dans des plaintes. En plus, il refuse de se joindre aux autres pour festoyer ; toujours dans cette attitude de bouder, de ronchonner, de trouver à redire sur ce qui ne va pas bien, sans pour autant proposer des solutions.

 

  1. Négociateur vs Radical

Se sachant fautif, c.à.d. en position de faiblesse, le frère cadet a adopté une stratégie pour s’assurer qu’il puisse obtenir un tant soit peu. Il prend la résolution de retourner chez son père sans intransigeance, mais en offrant de devenir même serviteur pourvu de gagner son pain quotidien.

La capacité de négociation est une aptitude utile à développer, surtout lorsque les circonstances vous sont défavorables. Ce qui est important c’est savoir trouver des compromis sans tomber dans la compromission. C’est un véritable exercice d’équilibriste. Comment négocier un contrat avec un client difficile, sans perdre l’opportunité, mais sans non plus mettre en péril son business par exemple.

Mais vous remarquerez que le frère aîné affiche une attitude hostile et intransigeante. Il se met en colère et ne veut pas entrer dans la salle de fête. Comme on le dit souvent, la politique de la chaise vide ne paie pas. Pourquoi ne pas d’abord entrer et commencer à négocier par la suite, au lieu de tout rejeter en bloc et s’isoler ?

 

  1. Viser le sommet vs Viser bas

Lorsque la situation a mal tourné dans le pays de ses rêves où il avait émigré, le benjamin s’était résolu de rentrer au pays et aller parler à son père, c.à.d. à la plus haute autorité de la famille, la personne qui avait le dernier mot. Il n’a pas pensé à passer par un oncle pour intervenir en sa faveur, ou au meilleur ami de son père, non plus. Il a visé le top, et il a obtenu des résultats.

De l’autre côté, on voit son frère revenir des champs et c’est à un serviteur qu’il décide de s’adresser. Il ne prend même pas la peine de faire venir son père pour avoir une meilleure version des faits. Il se limite à la version du serviteur et se met en colère.

Un entrepreneur avisé saura que lorsqu’il recherche d’entrer en contact avec une organisation donnée, un potentiel client ou une telle administration, il tâchera d’en atteindre la personnalité la plus élevée possible. Pourquoi ? Parce que parfois, la plupart de dossiers, demandes de rendez-vous, demandes d’emploi que l’on se limite à déposer à la guérite ont la chance de finir dans les poubelles.

S’il est possible, rechercher à travers vos relations s’il y a une personne que vous connaissez qui connaît une personne qui connaît aussi une autre personne qui connaît le chef. Rassurez-vous, il y a un principe qui dit que l’on est toujours à plus ou moins six personnes de n’importe qui dans le monde. C’est prouvé. Essayez seulement et vous verrez par vous-même.

 

Il y a certainement d’autres leçons que cette parabole du fils prodigue peut nous enseigner. A la fin, on se demanderait même, au vu des enseignements que nous apprenons de lui, si on ne devrait pas le qualifier plutôt de Fils Prodige. A chacun de nous de s’en approprier dans son parcours entrepreneurial pour aller de l’avant et savoir rebondir.