« Daniel, est-ce que tu interprètes aussi en conférence ? ». Ma réponse : « Euh, j’essaie hein ». Cette réponse a failli me faire rater ma carrière d’interprète professionnel. C’était il y a plus de dix ans. Il s’organisait à Kinshasa une conférence internationale. Parmi les organisateurs se trouvait un de mes frères d’église, et c’est lui qui me posait cette question. Me voyant souvent interpréter des prédicateurs anglophones à l’église, il avait pensé qu’il pouvait m’associer dans l’équipe de deux interprètes qui devaient couvrir la manifestation. Il voulait se rassurer qu’en plus d’interpréter à l’église, j’avais aussi les compétences pour interpréter en mode simultané en cabine. Ma réponse, hésitante, ne le convainquit pas. Il a donc cherché des interprètes professionnels pour couvrir cette activité.

Lorsque je le revis quelques jours plus tard, il m’avouera  que vu l’importance de la manifestation, il avait préféré confier le travail à des professionnels, et non à quelqu’un qui « essaie ». J’étais sous le choc. Mais heureusement, il m’offrit une seconde chance. Il me fit rejoindre les deux autres interprètes comme « surnuméraire ». Or, il s’avéra que ma performance fut bonne et à la satisfaction du client et de l’interprète en chef. Je fus donc adopté par ce dernier qui me coacha pendant plusieurs années, et le reste, c’est de l’histoire.

 

Mentalité de possibilités

« A chaque fois que l’on vous demande si vous pouvez faire un travail, répondez par “Oui je le peux”, puis employez-vous à découvrir comment le réaliser ». Ce conseil est de Théodore Roosevelt, ancien président américain (26è), et parent de Franklin Delano Roosevelt, lui aussi ancien président américain (32è). Il y a dans ce conseil toute une philosophie, une attitude, une approche visant à toujours chercher comment tirer le maximum des opportunités qui se présentent à nous.

La vie d’entrepreneur, vous exposera certainement, un jour ou l’autre, à une demande qui va au-delà de vos compétences, ou du moins, selon vous. La manière dont vous réagissez à cette situation est non seulement révélatrice de votre système de pensées, mais aussi déterminante de votre potentialité de réussite dans le temps. Ce sont des situations qui peuvent se produire plus fréquemment qu’on ne le pense. Il n’y a pas de hasard dans la vie. Personne ne peut venir du néant vous poser un problème, auquel vous n’êtes aucunement lié. Si vous cherchez, vous trouverez certainement un lien.

Un auteur en donnait cette illustration typique : Imaginez que vous tenez une boutique d’articles divers, et qu’un client vienne vous demander si vous vendez les couteaux suisses, puis un deuxième, un troisième ; ne vous fâchez pas en disant : « mais qu’ont-ils tous à chercher des couteaux suisses ! ». Par contre, même si cela n’entrait pas dans votre ligne d’articles, procurez-vous en et commencez tout naturellement à les revendre. En tant qu’entrepreneur vous devez développer l’attitude de solutionneur.

 

Deux cas de figure

Face à une demande qui semble dépasser vos compétences, une première tendance est de complètement décliner. On dit non, parce qu’on s’estime simplement dans l’incapacité d’y répondre. L’autre option est d’hésiter, comme dans mon cas. On se dit, c’est vrai que j’en sais quelque chose, mais là, c’est un niveau au-dessus.

Il est vrai que personne ne peut tout faire, et il faut savoir dire non. Mais ce n’est pas dans tous les cas. Il y a des moments où un simple ‘non’ ferme la porte à toute une série de bonnes choses qui pouvaient arriver derrière.

 

Opportunité de partenariats

Certaines des demandes qui vous seront adressées seront fort probablement au-delà de ce dont vous êtes capables, même avec toute la volonté et la mobilisation. Mais il ne suffit pas de fuir la question et de s’arrêter à dire non. Celui qui s’est adressé à vous s’est sûrement dit que vous pouvez lui trouver la solution. Parfois, des talents ou aptitudes en nous sont mieux identifiés par les autres, alors que nous-mêmes ne les remarquons pas. Employez-vous à voir dans votre cercle ou réseau de contacts, personnes ou organisations, à même de fournir ce service, et vous pourriez même y trouver votre compte.

 

Horreur du vide

On se plaint souvent de la faible qualité des services offerts dans nos communautés, l’inexistence ou le non-respect des normes, et j’en passe. Parfois, ces services sont tout simplement offerts par des gens qui n’en n’ont pas les compétences ou la volonté de s’améliorer. Et pendant ce temps, ceux qui en ont le potentiel hésitent, ou pensent qu’ils en sont incapables.

Yes we can, voilà une attitude à cultiver.

Avez-vous aussi été dans un cas de figure évoqués dans l’article ? Si oui vous pouvez partager avec nous des expériences de vos réalisations qui vous semblaient impossibles ou hors de votre portée au départ.