#ChezMoiAuCongo, les écoles ont rouvert leurs portes depuis peu, après une suspension des cours de presque deux mois depuis les vacances de fin d’année, due à la progression rapide de la deuxième vague de la pandémie du Covid-19.

Cette réouverture est un véritable soulagement pour de nombreux parents qui n’arrivaient plus à jongler entre leur travail quotidien et la tâche nouvellement acquise d’enseignants à domicile, surtout pour ceux dont les écoles envoyaient des travaux pour la maison.

Avec cette expérience, nombreux sont ceux qui ont compris, si besoin en était encore, le dur labeur des enseignants. Respect donc à tous les professionnels de la craie. Ce n’est pas une tâche facile, en effet. De toute manière, aucun travail n’est facile ; à chacun son métier.

Du reste, il existe des pays où le système permet aux parents qui le désirent, d’encadrer leurs enfants à la maison (home-schooling), et de ne les inscrire sur les listes officielles uniquement pour leur permettre de passer les examens. Et ça marche pour eux.

 

Education vs Instruction

Entre des parents qui sont fatigués d’encadrer leurs enfants à la maison, d’un côté, et ceux qui ne veulent pas les envoyer à l’école, mais préfèrent les encadrer eux-mêmes, de l’autre, se pose encore une fois de plus la question fondamentale de la distinction entre l’éducation et l’instruction, et donc de la perception de l’école dans la société vis-à-vis de la famille. Au-delà, il y a aussi le rôle que les uns et les autres sont prêts à jouer et ce qu’ils sont prêts à déléguer.

Néanmoins, cela ne constitue pas l’objet de notre échange, car nous l’avions déjà discuté dans une autre publication ou même dans deux. Ici, nous voulons nous pencher sur ce qu’est la finalité recherchée dans l’une comme dans l’autre, c.à.d. l’éducation et l’instruction. Et aussi, comme cela se reflète sur l’esprit entrepreneurial des enfants, encore à l’école ou au sortir de celle-ci.

Si les parents et d’autres forces sociales se sont préoccupées de la suspension prolongée des écoles et ont fait un plaidoyer pour leur réouverture, c’est en raison du fait que l’école joue un rôle prépondérant dans la préparation de la jeunesse pour son avenir.

Toutefois, l’école à elle seule ne peut pas, et ne doit pas porter cette responsabilité. Les parents, qui sont les premiers éducateurs ne peuvent pas se délester de leur devoir primordial d’encadrer et d’orienter leur progéniture sur le chemin qu’ils doivent suivre.

 

Entrepreneuriat au programme scolaire

Depuis quelques temps, de nombreuses voix appellent à l’intégration des cours d’entrepreneuriat dans le cursus scolaire. En effet, l’on estime que les enfants doivent être préparés à l’école de la vie pendant leur vie à l’école. Ce plaidoyer est de plus en plus populaire.

Cependant, il est important de s’assurer que ceci se fasse dans les normes, et non seulement parce que l’entrepreneuriat est devenu comme un phénomène de mode ou un concept qui se vend bien.

L’entrepreneuriat, c’est d’abord une culture, une façon de penser et de prendre les choses. Par exemple, tant que l’échec scolaire sera considéré comme quelque chose à rebiffer, comment espérer former des entrepreneurs à l’école? L’échec est en effet un passage obligé de tout entrepreneur à succès ; l’histoire regorge des exemples. Celui qui n’a jamais échoué, n’a jamais rien appris !

Un aîné et mentor s’interrogeait dernièrement : « Pourquoi un enfant de première primaire doit-il redoubler de classe ? » A y regarder de près, c’est parce qu’on travaille sur un système des points plutôt que de développement et d’orientation de l’enfant selon ses aptitudes.

Avec une telle attitude, même en introduisant des leçons d’entrepreneuriat, si l’environnement dans lequel évolue l’enfant n’est pas changé, et si les critères d’évaluation ne sont pas remis en question, on produira un entrepreneur raté. Comme il aura appris à étudier pour gagner des points, il travaillera pour gagner de l’argent, et non pour se développer et développer son monde.

Sinon, pourquoi est-ce que les meilleurs entrepreneurs de la place sont ceux qui ne s’en sortaient pas bien à l’école dans la plupart des cas ? Souvent on en parle en riant, alors que le véritable problème se trouve justement là. Entre la vie de l’école et l’école de la vie, il y a comme un grand fossé.

Il faut donc commencer par changer de paradigme. J’ai l’habitude de dire à mes enfants, il ne suffit pas de me ramener de bons points, ou même être premier de classe. Cela ne m’importe pas vraiment, car au-delà de tout ça, il faut développer des attitudes vitales pour la réussite en société. Les deux ne s’excluent pas ; mais si l’un est une condition nécessaire, l’autre est une condition suffisante. Voilà qu’il faut avoir été à l’école pour l’apprendre.