Le domaine de l’entrepreneuriat semble de nos jours un phénomène de mode. Plusieurs s’autoproclament « entrepreneurs » sans coup férir, parce que justement il n’y a aucun risque à le faire, comme il en serait le cas avec quelqu’un qui se collerait à lui-même le titre de médecin ou d’avocat. Plusieurs colloques s’organisent, et mobilisent de grandes foules et une grosse communication tout autour.

Toute cette vague est bien sûr à encourager, vu le besoin criant d’un nouveau paradigme et de vivacité pour nos économies. Cependant, il y a également la nécessité de montrer aux potentiels entrepreneurs et aux promoteurs de projets en herbe les véritables exigences pour se lancer et pour réussir leur parcours entrepreneurial. En effet, lorsqu’on regarde les statistiques de dépérissement des start-ups à travers le monde, on devrait se poser les bonnes questions avant de s’engager.

A ce titre, cet article se propose de souligner l’importance d’un outil important dans la création d’entreprise, mais qui se révèle souvent une bête noire pour plusieurs, et qu’on a souvent tendance à escamoter ou tout simplement à négliger. Il s’agit bel et bien du plan d’affaires, autrement connu sous son appellation anglophone de business plan.

De mon expérience d’encadreur de promoteurs de projets, j’ai réalisé que la rédaction d’un business plan constitue un véritable défi. Pourtant, c’est une étape cruciale. Contrairement à ce qu’on pense souvent, le business plan n’est pas établi que pour la seule raison de recherche de financement. Quoiqu’étant un des prérequis majeurs pour y arriver,  le business plan est d’abord un outil pour soi-même.

Souvent, quand un projet vous monte à cœur, vous n’en avez au début qu’une idée vague. Il est difficile à ce niveau-là d’en définir tous les contours. Même si vous avez couché par écrit quelques lignes à ce propos, elles sont loin de capturer la portée réelle de votre idée. Surtout si vous envisagez de vendre votre idée, sans business plan, vous courez le risque de sous-estimer sa véritable valeur. De même si vous voulez ne fut-ce que définir la valeur des éventuelles parts ou actions à distribuer.

C’est qui est sûr, ce qu’il n’est pas facile d’élaborer un business plan, et les spécialistes sont unanimes là-dessus. Même si vous recherchez des modèles en ligne, vous ne trouverez que de modèles très simplifiés. Si vous voulez aller en détails, il vous est demandé de payer pour obtenir une assistance. C’est autant pour montrer effectivement la difficulté et l’importance de son élaboration.

En matière de projets, vous entendrez souvent dire qu’il faut d’abord vous assurer que le projet que vous voulez entreprendre est bancable. Qu’est-ce cela veut-il dire ? Simplement que si vous amenez votre projet à une banque, elle doit pouvoir l’accepter. Mais quelle est la base que la banque utilise pour accepter ou rejeter votre projet ? C’est de l’étude ou examen qu’elle fera de votre business plan. Si vous avez bâclé votre travail, il est plus probable que le projet ne soit pas admis.

Le business plan contient deux parties principales : une partie narrative et une autre qui reprend les chiffres liés au projet envisagé. La partie narrative est certainement la moins compliquée, mais elle demande quand même du sérieux dans son élaboration. Cette partie vous permet de sortir les idées que vous avez en tête. Un business plan n’est pas quelque chose de figé ; il peut évoluer avec le temps. C’est là d’ailleurs l’un des aspects pratiques de cet outil, car il vous permet de revoir les choses avec un certain recul, et d’apporter donc les corrections nécessaires. C’est un véritable outil de gestion.

C’est à la partie chiffrée que les choses se corsent. Ici comme à la partie narrative d’ailleurs, il vous est demandé de vous projeter dans l’avenir, et préparer de manière élaborée ce à quoi ressemblera votre projet financièrement dans 6 mois, ou dans 1 année, ou même dans 2 ou 3 ans.

En réalité, les parties narrative et financière sont liées ; en effet, la partie financière est l’expression chiffrée de ce que vous avez mentionné dans la présentation de votre projet, idée ou entreprise. Et donc, vous devrez assurer une certaine cohérence dans la rédaction. Même si c’est une tâche ardue, elle n’est pas néanmoins impossible ; et d’ailleurs, vous pouvez toujours vous faire assister pour produire un travail de qualité.

La finalité de tout projet, c’est qu’il soit matérialisé et produise des résultats. Mais la toute première étape, c’est savoir ce qu’il représente et ce qu’il va exiger et coûter. Cela demande donc de s’asseoir et calculer la dépense. Et cela ne suffit même pas, car au-delà, vous devez vous poser la question de savoir si votre business plan est susceptible d’être reçu par une banque.