« Mon fils, tu as 20 ans aujourd’hui. Tu dois savoir ce que tu veux et décider de ce que tu vas faire de ta vie. Regarde ta mère ; elle avait presque ton âge quand nous nous sommes rencontrés, mais elle savait déjà ce qu’elle voulait dans la vie ».

C’est là un bon conseil qu’un parent donne à son fils en vue de le conscientiser et le rendre responsable face à son avenir. Mais voilà que même en le lui prodiguant, le Papa est conscient que la réalité est différente dans la pratique. Il sait bien qu’un jeune homme de 20 ans et une femme du même âge ont certes le même nombre d’années, mais en termes de maturité, il y a un écart.

Bien que connaissant cette réalité, j’ai dû passer comme par un moment de questionnement dans ma propre famille lorsque cette situation s’est produite. Ayant eu d’abord des filles, puis des garçons, je me demandais pourquoi ces derniers n’étaient pas aussi « éveillés » que leurs sœurs lorsqu’elles avaient le même âge ? 

Lorsqu’elles célébraient leur premier anniversaire, les « Yaya » étaient presque conscientes de ce qui se passait ; mais pour leurs frères, il fallait attendre le 2ème, voire le 3ème anniversaire, pour qu’ils se rendent vraiment compte de quoi il s’agissait.

Exemple du mariage 

Ce n’est pas une loi prescrite ni même une obligation, mais la pratique sociétale veut que pour le mariage, l’homme soit (un peu) plus âgé que la femme qu’il épouse. Certes, il y a des exceptions, qui d’ailleurs confirment la règle. Mais dans la majorité des cas, cette règle est observée dans la société ; elle en quelque sorte avalisée par la société face à cette réalité. 

Mais pourquoi ? Certainement, pour qu’il y ait équilibre dans le couple. En effet, pour un même nombre d’années, une femme manifeste une plus grande maturité sociologique que son homologue masculin. Et donc, un certain écart raisonnable est requis pour assurer la stabilité du couple. Comme qui dirait, « cher monsieur, une femme de ton âge n’a pas ton âge ». 

Les hommes qui lisent cet article, peuvent remarquer que les filles avec lesquelles ils ont grandi ou étudié ensemble, ne sont pas pour la plupart mariées à leurs congénères, mais plutôt à des hommes plus âgés, et qu’eux-mêmes sont mariés aux femmes qui ont l’âge de leurs jeunes sœurs.

Vue de loin

Les femmes présentent une certaine précocité dans la compréhension pratique des choses de la vie. Cette capacité d’un éveil précoce est en quelque sorte une qualité qui leur permet d’avoir une perception anticipative des enjeux. C’est une sensibilité qui certes n’est pas unique à leur genre, mais est quand même beaucoup plus développée et répandue chez elles.

Cette sensibilité est d’abord spirituelle. Souvent, il y a des gens qui aiment se moquer des femmes en disant qu’elles remplissent les églises. Mais c’est surtout parce qu’ils ne réalisent pas que les femmes sont plus sensibles aux choses de l’esprit par rapport aux hommes qui sont beaucoup plus cartésiens. Elles sont, dit-on, intuitives. 

Etant porteuses de la vie, elles demeurent intimement liées à l’origine de celle-ci, sachant que la conception de tout ce qui est nouveau ne se fait pas à partir de ce qui est visible mais de ce qui ne se voit pas. 

Atouts majeurs

Avec toutes ces facultés à leur disposition, les femmes sont donc mieux positionnées pour être de meilleures entrepreneures. Elles comprennent promptement les mécanismes et la dynamique de la vie ; elles sont sensibles pour percevoir les changements dans l’air et ont une grande force intérieure pour supporter les difficultés liées à la démarche entrepreneuriale. 

Par ailleurs, lorsqu’elles s’engagent dans ce qu’elles ont la sensibilité d’appréhender, de concevoir et d’entreprendre, elles le font avec beaucoup de sérieux et abnégation. Elles ne se laissent pas aller à beaucoup de distractions ou déviations.

Plusieurs études réalisées auprès des institutions de microfinance dans plusieurs pays du monde révèlent que les femmes sont  en général plus crédibles (c.-à-d. susceptibles de prendre et de mieux rembourser les crédits) que les hommes. 

Eviter le C.H.A.O.S

Mais pour que tout ceci se mette en musique, et que la femme soit lancée dans l’orbite de création de valeurs et de richesses, il y a des préalables à respecter, des choses à mettre en ordre, et d’autres dont il faut se débarrasser. C’est notamment :

  • Une culture qui ne croit pas au potentiel de la femme et qui s’oppose à son développement ;
  • Des habitudes qui ne favorisent pas le progrès, et qui en plus sont déjà même devenues une seconde nature. Difficile de s’en défaire donc ;
  • Une attitude apathique : paresse intellectuelle et physique. Refus de se lancer dans l’action, défaitisme mental ;
  • Un caractère ostentatoire : velléité de mettre en exergue des attributs physiques ou matériels, sans impact réel dans le devenir personnel, sinon simplement un éloge à la vanité ;
  • Le scepticisme envers les autres : envers les hommes, par féminisme déplacé ; envers les femmes par une guéguerre inavouée, alors que Dieu a créé l’humanité dans la diversité pour plus de complémentarité.

Nous célébrons la femme pendant ce mois, et souhaitons qu’elle joue pleinement son rôle car le développement de notre société ne peut se conjuguer sans elle.

Bonne fête à toutes nos mamans