Devenir entrepreneur est une aspiration noble. C’est une manière de déployer son potentiel, son génie, sa créativité et son unicité. On travaille pour mettre au point des solutions par des produits ou services, qui vont améliorer la vie ou le travail des autres, et créer un certain bien-être pour soi-même. Ça demande une implication totale : esprit, corps et âme. C’est pourquoi les entrepreneurs sont généralement des gens passionnés par ce qu’ils font. Et à raison, parce qu’à quoi bon ne pas prendre plaisir à ce qu’on fait ? Autrement ce serait  une torture intellectuelle.

Mais, il arrive parfois que cet enthousiasme, cette passion au travail fasse perdre de vue d’autres paramètres aussi importants ; paramètres qui sont critiques pour la durabilité de l’entreprise ou du projet lancé. Il est certainement bon et noble de lancer une nouvelle activité, entreprise, société. Mais il est encore plus important de s’assurer de sa pérennité. Un des mentors m’a posé un jour la question suivante : « Daniel, peux-tu me citer 10 sociétés congolaises qui ont été créées vers les années de l’indépendance, et qui existent encore aujourd’hui ? ». J’avoue que c’est une question qui pousse plutôt à réfléchir.

En réalité, quand on devient entrepreneur, il est autant important de se focaliser sur son produit ou service, mais aussi et surtout sur l’entreprise. Margie Warrell donne le conseil suivant : « Les entrepreneurs devraient apprendre à travailler beaucoup plus SUR leurs entreprises que DANS celles-ci ». Et je souligne ici, encore une fois, que ce qu’on appelle entreprise ici, c’est tout ce que vous faites et qui vous génère des revenus ; serait-ce une activité à petite échelle. Mieux structurée, elle est appelée à grandir, se développer au-delà de votre personne ; et il est crucial d’en avoir cette vision. Avec cette vision, on travaille de manière à poser les bases d’une durabilité, stabilité et croissance dans le temps.

 

La nature nous enseigne

En regardant la manière dont la nature fonctionne, on s’aperçoit qu’elle est composée des entités conçues par Dieu, Le Créateur, de telle sorte qu’elles fonctionnent de manière autonome, interdépendante et continue. C’est le cas, par exemple, du corps humain : il est composé de plusieurs systèmes qui fonctionnent continuellement et qui maintiennent l’homme en vie. Sauf perturbation ou choc, ces différents systèmes sont toujours opérationnels, que vous soyez éveillé ou endormi ! Nous nous rappelons encore de nos cours d’anatomie, n’est-ce pas ? Les systèmes digestif, respiratoire, circulatoire, excréteur-urinaire… tous tournent en continu, de manière coordonnée. Si par instant il y a perturbation ou arrêt, la vie même est en danger.

Il existe de multiples exemples dont nous pouvons nous inspirer dans la nature, l’univers même. C’est ce modèle que tout entrepreneur doit imiter, reproduire à son niveau, même de manière simplifiée, pourvu que les principes soient en place et respectés.

Travailler dans son entreprise, c’est être englué dans la vie et les opérations de tous les jours, pour faire marcher la boîte. On y fonctionne comme le ferait un simple employé. Ceci n’est qu’une partie de la tâche. L’autre, travailler sur son entreprise, consiste à penser la systématisation. Que faire pour que les tâches soient « automatisées » de façon à fonctionner sans l’intervention directe même de l’entrepreneur ? That is the question.

C’est en cela que se traduit en pratique la séparation entre la personne de l’entrepreneur et l’activité qu’elle a créée, même si cette activité porte son nom. En juridisme on l’appelle « personne morale ». C’est une personne à part entière. Si elle doit se confondre avec la personne de son créateur, c’est déjà un défaut de la nature.

 

Aspects pratiques

Comment faire pour assurer cette systématisation ? Plusieurs démarches peuvent être effectuées en interne comme vis-à-vis de l’extérieur de l’entreprise. Citons : Déclarer l’entreprise, Décentraliser la gestion et définir les procédures.

En tant que personne morale, la première étape consiste déjà à « déclarer » la personne, comme on le fait tout simplement à la naissance d’un bébé. Par cet acte, on reconnait et on fait reconnaître la personne, et on se rassure par-là que la personne jouira de ses droits et répondra à ses devoirs. Beaucoup de gens trouvent des raisons de justifier pourquoi ils sont restés dans le secteur informel, pendant plusieurs années (dont les impôts et taxes parmi les principales raisons). Néanmoins, par cela, ils privent aussi à leurs entreprises l’opportunité de véritablement exister et grandir.

Une autre façon d’y arriver est en « décentralisant » le travail, via des partenariats (employés, prestataires externes) qui permettent à l’entreprise de fonctionner de manière autonome grâce à leurs entremises et inputs.

Définir des politiques et procédures contribue également à faciliter l’exécution des tâches.

Il existe plusieurs autres façons d’automatiser le travail. Quelle autre pouvez-vous partager avec nous ?